mercredi 20 avril 2016

Jamais assez maigre - Victoire Maçon Dauxerre




4ème de couverture: À 17 ans en pleine révisions du bac Victoire fait du shopping à Paris, quand elle est repérée par un chasseur de mannequins. Engagée par l’agence Elite, elle mesure 1,78 m et pèse 56 kg. Trop grosse ! Ou pas assez maigre. Elle va perdre 9 kg en ne mangeant que trois pommes par jour, afin de répondre aux exigences tyranniques des maisons de couture.  En septembre, elle atteint la taille 32, sésame indispensable pour briller lors des castings, et participe avec succès à sa première Fashion Week à New York. Avec Milan et Paris, elle enchaîne vingt-deux défilés pour les plus grands créateurs : Céline, Alexander McQueen, Miu Miu, Vanessa Bruno... Elle entre dans le Top 20 des mannequins les plus demandés.
Mais derrière la soie et les paillettes Victoire découvre un système inhumain : des adolescentes que l’on prend pour des femmes sont traitées comme des objets. La sélection est impitoyable et la maigreur devient une obsession. Elle est emportée dans la spirale de l’anorexie. Sept mois après ses débuts fracassants, elle fait une tentative de suicide et passe des podiums à l’hôpital. Un récit sans fard de la vie d’un top model d’aujourd’hui. Un témoignage bouleversant.


Mon avis : J'étais impatiente de lire ce témoignage et je n'ai pas été déçue. Victoire nous livre ici, sans tabous, les dessous des castings que passent les mannequins, la vie de mannequin au quotidien... Et qu'on se le dise ça n'a strictement rien de "tout rose". Evidemment on sait déjà tous que le mannequinat est souvent synonyme d'anorexie mais de là à s'imaginer que même un 32 c'est parfois trop gros pour certains...On se dit qu'il est clairement tant de faire quelque chose.

Parce que Victoire fait partie de ses mannequins (désormais ancienne mannequin) qui a dû perdre du poids pour rentrer dans les robes de défilé, qui ne mangeait plus qu'une pomme à chaque repas pour combler la faim sans grossir, qui se trouvait toujours trop grosse même en s'habillant au rayon enfant. Et qui a mis du temps à réaliser que cette vie là elle n'en voulait pas. Quand elle nous raconte son histoire, elle ne mâche pas ses mots. On voit qu'elle a écrit les choses comme elle les ressentait lorsqu'elle les a vécu et ça, ça fait du bien. Elle n'a aucunement cherché à justifier ses choix, ni ceux des créateurs, d'ailleurs de ce côté là bien au contraire elle n'a pas hésité à dire ce qu'elle pensait de certains. C'est en lisant ses mots qu'on se rend compte à quel point le monde de la mode peut être cruel. Ses filles ne sont considérés que comme du bétail pour à peine quelques secondes de gloire et de reconnaissance, et pourtant quand on les voit défiler elles semblent heureuses...Là est toute l'ironie de la chose. Faire croire au public qu'en étant modèle tout est parfait alors que c'est très loin d'être le cas, leur vie est en réalité un pur désastre.

Victoire, avec ce témoignage, ose dire tout haut ce que beaucoup du métier pensent tout bas. Parce qu'elle a réussi à s'en sortir tant bien que mal. Parce qu'à mes yeux, son témoignage devrait être lu par tout le monde, que non, il ne faut rien envier aux mannequins. Que non leur maigreur n'a rien de joli ni de fantastique. Et que leur vie est parfois détruite juste parce que "Si tu fais pas du 32, t'es trop grosse". Mais je pense surtout qu'il est temps de faire quelque chose dans ce monde, ne serait-ce que, comme le dit si bien Victoire, préciser que certaines photos sont retouchées : Parce qu'elles doivent être maigre lorsqu'elles posent mais que lorsque la photo est publiée on leur rajoute des petits trucs par ci par là, pour éviter de montrer leur rachitisme.

Alors oui ce témoignage fait du "bien". Ça fait du bien de se dire qu'ENFIN quelqu'un du métier ose dévoiler l'envers du décors. Qui sait, ça fera peut être bouger un peu les choses. On y croit, un peu.

Quelques extraits :


"J'ai tout le temps froid, j'ai tout le temps mal, je suis de plus en plus légère, de moins en moins consistante. En fait, j'existe de moins en moins."

" Je me suis goinfrée comme une grosse vache : deux carottes, une pomme et même un morceau de poulet. Je me déteste, je me déteste, je me déteste. C'est sûr, ce soir , la balance va chanter à l'unisson de ma petite voix : " Tu bouffes, tu grossis, tu bouffes, tu grossis" "



2 commentaires:

  1. J'avais regardé un témoignage de l'auteure il me semble sur Sept à huit et son histoire m'avais beaucoup touché. Ton avis ne fais que me conforter dans l'idée qu'il faut que je le lise.

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    1. Je n'ai pas vu son témoignage mais son livre m'a beaucoup touché, il faut le lire.

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